Sans grand intérêt pour les salariés, ces tracts mettent en évidence les divisions syndicales et la course pour les élections professionnelles.
Les sujets
ne manquent pas pourtant, que ce soit les sujets internes à l’entreprise comme
les salaires, la dégradation continue de nos conditions de travail,
l’inter-chantier, ou bien des sujets externes nationaux comme la mobilisation
sociale du 15 septembre contre la loi Travail et la régression de nos droits.
Cependant, les syndicats majoritaires choisissent un sujet unique et sans grand
intérêt, les avenants au contrat de travail qui suivent la signature des
accords sur la durée et le temps de travail au mois d’avril.
Sans grand
intérêt oui, car d’une part c’est une démarche légale de l’employeur. On peut toujours
déplorer l’envoi pendant les vacances d’été et le manque d’explications sur
notamment l’utilisation du terme « jour de repos » pour les cadres
missions à la place de « JRTT ».
Les
syndicats signataires étaient tout à fait au courant en amont que des avenants
seraient envoyés aux salariés (1500 avenants envoyés en juin et 7857 d’ici le
22 juillet, chiffre direction).
Or, leurs
conseils prodigués dans des tracts diffusés autour du 25 et 26 aout sont
arrivés bien tardivement. Les accords sont en place depuis avril 2016 et les
avenants ont été envoyés aux salariés en juillet pour une signature avant le
terme du 2 septembre 2016. Fin août, la plupart des salariés avaient
probablement déjà signé, soit parce qu’ils n’ont pas d’autres choix, soit parce
qu’ils craignent des représailles de l’employeur, soit parce qu’ils s’en
fichent, soit qu’ils n’y comprennent rien. Et ces tracts syndicaux qui parlent
d’une voix discordante ne facilitent pas du tout la compréhension. Mais
surtout, ces tracts mettent en évidence la division des syndicats entre eux.
Puisqu’ils parlent d’un sujet commun, les syndicats majoritaires auraient très
bien pu s’unir pour réaliser un tract intersyndical et l’envoyer bien avant fin
août afin de faire un vrai travail d’informations et de conseils.
Ces
divisions syndicales qui ont comme assise des préoccupations électoralistes
(« mon syndicat est le meilleur,
votez pour moi») font encore une fois le jeu de la direction.
On remarquera par ailleurs que personne n’aura évoqué la
perte de 15% de salaire qui affectera à terme ceux des salariés modalité 2 qui
auront refusé la proposition d’avenant. Ceux-ci se verront appliquer les
dispositions légales en matière de temps de travail à savoir 35 heures
hebdomadaires, sans JRTT. En effet, un salarié modalité 2 bénéficie d’une
rémunération équivalente à 115 % du minimum conventionnel. S’il passe à 36h30
ou 35 heures hebdo, il perd cet avantage.
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