« Initiative rebondir » ou comment rebondir dans le mur ?
Il y a environ un
an a été créée par la direction, une organisation appelée « cellule
rebondir » puis « initiative rebondir ». Son but est de remettre
au travail des salariés en inter-chantier depuis plusieurs mois (3 mois). Pour
nous, il s’agit surtout de mettre la
pression sur des salariés, déjà fragilisés par leur inemployabilité, pour leur faire
accepter des missions internes sous-qualifiées et dégradantes ou
bien les pousser vers la sortie (rupture conventionnelle).
Les pressions
prennent différentes formes : obligation quotidienne de se rendre sur site
de rattachement au moins 3 jours par semaine avec présence obligatoire entre
10h et 16h, entretiens réguliers avec un Team Leader, remise à jour de votre CV
et atelier CV …
En s’appuyant sur
le lien de subordination, la direction utilise son pouvoir, pour ordonner aux
salariés l’exécution de missions internes. Elles peuvent être : de la
relance de CV, scanner des documents RH, relancer les CRA qui n’ont plus rien à
voir avec la qualification initiale des salariés. Sur ce point, Atos est
dans l’illégalité.
Ces mesures, sans intérêt pour un salarié
en inter-chantier, sont des contraintes supplémentaires qui lui pèsent. Elles
engendrent des risques psychosociaux.
Cette
organisation « rebondir » vise à éviter les modifications pour motif
économique d’un élément essentiel du contrat de travail : « la
qualification » du salarié. En cas de modification, un avenant au contrat
est soumis à l’accord du salarié, qui, s’il refuse, peut être licencié. Le
risque pour l'entreprise est de devoir déclencher un plan social au-delà de 10
salariés licenciés pour motif économique dans le mois.
Pour éviter d’être
confrontée à un plan social contraignant, la direction met en place un système
organisationnel de contournement du PSE : le salarié est forcé d’accepter la réalisation
d’une mission en dessous de ses compétences ou décorrélée de ses compétences sans que son contrat de
travail soit modifié.
Nous vous recommandons de refuser toute
mission qui ne correspondrait pas à votre qualification et de vous rapprocher
de votre délégué du personnel SUD.
Pourquoi
en Bench ?
L'employeur cherche souvent à culpabiliser le salarié sur le fait qu’il
se retrouve en inter-chantier. Or, le salarié n’est pas responsable si Atos a
perdu un contrat client du fait de la guerre des prix entre sociétés
concurrentes, ou si un contrat client arrivé à terme n’a pas été renouvelé.
A contrario, lorsqu’un poste de travail est supprimé,
l’employeur a une obligation de reclassement interne du salarié. Le
reclassement du salarié s'effectue sur un emploi relevant de la même catégorie
que celui qu'il occupe ou sur un emploi équivalent. (Article L1233-4 du Code du travail).
De même, tout au long de l’exécution des contrats de
travail, l’employeur a l’obligation d’assurer l’adaptation des salariés à leur
poste de travail, notamment par la formation, et de veiller au maintien de leur
capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l’évolution des emplois,
des technologies et des organisations. (Article L6321-1 du Code du travail).
L'employeur se doit de respecter ces obligations
contractuelles.
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