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11/10/2010

CAMPUS ATOS BEZONS : Malgré le coté « bling-bling » du site, nos conditions de travail se détériorent

Le site est maintenant au complet, toutes les vagues d’emménagement qui ont eu lieu de septembre à octobre ont pris fin. Le manque d’enthousiasme des salariés devant ce changement d’affection qui modifie leurs conditions de travail est aujourd’hui justifié. En effet, la vie sur ce CAMPUS n’est pas aussi rose qu’elle peut paraitre, malgré la propagande faite par la direction où l’on voit même un représentant syndical raconter sur l’intranet source que les installations sont de qualité. Il y a pourtant eu 50 questions posées par les DP d’ Infogérance liées aux problèmes de conditions d’hygiène et de sécurité du site.


Un déménagement lié au programme de réduction des coûts :

Dans un contexte difficile, voulu par le programme TOP de M. BRETON en vue de réduire les coûts, les salariés sont stressés et inquiets face à l’avenir chez ATOS ORIGIN. Avec Bezons, c’est un problème de plus à gérer. Beaucoup d’entre nous ont un temps de trajet en augmentation. Un véritable « parcours du combattant » pénalisé par des navettes bondées, constamment en retard et une traversée du pont de Bezons qui peut prendre parfois jusqu’à 50 minutes.

Il faut jouer des coudes dans la navette, dans l’ascendeur et au restaurant et, pour les équipes tertiaires, jouer des coudes pour trouver un emplacement de travail. Ici, nos espaces de travail ont été aménagés selon la philosophie « openspace » prédominante ce qui donne des espaces communs surchargés (environ 80 personnes) et bruyants, impersonnels et froids. Enfin, nous devons trop souvent badger (au minimum 15 fois par jour) et parcourir de grandes distances à longueur de temps.

Un afflux de demandes de télétravail :

Dans ce contexte, il est évident que nombre d’entre nous demandent le télétravail. L’accord, malgré la signature des 5 organisations syndicales confédérales, est un mauvais accord car les salariés qui ont des temps de trajet pénibles ne sont pas éligibles en priorité. En effet, mieux vaut être tertiaire qu’opérationnel car il est évident que les postes de travail étant insuffisants (3250 postes pour 4320 personnes), c’est leurs gestions au travers du télétravail qui primera au détriment du temps de trajet.

Pour ceux qui utilisent leur voiture, il y aurait 1250 places de parking disponibles : Il en manquerait 400 mais la direction négocierait pour en obtenir 150 supplémentaires. Le compte n’y est pas de toute façon ! En plus, ce parking est inondable comme cela a été le cas en début d’année.

Le miroir aux alouettes des mesures d’accompagnement :

La direction a bien mise en place des mesures d’accompagnement, le plus souvent prises de manière unilatérale. Nous avions annoncés qu’elles seraient hypothétiques et c’est bien le cas : C’est la croix et la bannière pour y avoir droit. La direction se base sur un fichier de statistiques de la société EMS qui date de l’été 2009 pour accorder ou non un minimum de 20 € ou bien le remboursement des indemnités kilométriques. Avec notamment les outils comme ratp.fr ou Via Michelin qui calcule des temps totalement irréalistes.

Alors que la direction avait fait une large communication sur ces mesures avant le déménagement, c’était bien entendu un acte politique voulant nous faire accepter Bezons. Aujourd’hui il n’y a plus de communication car la direction a peur de l’appel d’air potentiel au point même qu’elle va jusqu'à envoyer des courriers au domicile des salariés pour leur annoncer qu’ils n’ont pas droit à ces mesures. Elles sont ceux d’un contrat d’une compagnie d’assurance, tellement les clauses restrictives y sont légions. Pourtant, les syndicats avaient moyen de faire pression pour en obtenir de meilleur comme, par exemple, soumettre a condition le vote du déménagement des CE et des CHSCT à des mesures d’accompagnements plus dignes ce qui n’a malheureusement pas été fait…

Des navettes constamment en retard :

Dès juin 2010, nous avions remonté les problèmes de navettes vétustes et régulièrement en retard, celui de la sécurité des emplacements de départ et d’arrivée pour des trajets centralisés sur Nanterre. Solution trouvée par la direction : La commission transport, une émanation des CHSCT du groupe. Pendant trois mois, ils nous ont répondu en DP « Voyez avec la commission transport » puis, le 20 septembre dernier, on apprend qu’un comité d’usagers (sic) aurait décidé de faire partir la navette de La Défense. Voilà comment la direction a décidé de régler les problèmes de sécurité mais sans consulter ni les IRP et encore moins les salariés. Après le tôlé et une pétition, la direction maintient une navette ATOS sur Nanterre mais les problèmes persistent et aujourd’hui rien n’est réglé, les navettes sont bondées et toujours en retard, les salariés s’énervent pour avoir une place assise et sont épuisés à leur arrivée sur le site. Pourtant, une solution existe pour contraindre la direction : Exercer le droit d’alerte des CHSCT, instauré en cas de danger grave et imminent pour protéger la vie ou la santé du salarié.

Un joli site où nos conditions de travail y sont dégradées :

Malgré le coté « bling bling » du bâtiment, les normes de santé, d’hygiènes et de sécurité sont peu ou pas respectées. La norme AFNOR préconise une surface par poste de travail d'au moins 10 m² (rangements compris) et de 15 m² dans le cas d'une importante activité téléphonique mais pour gagner des m² supplémentaires, on nous fait travailler dans des espaces confinés de… 4m² ! Du coté opérationnel, il y a des emplacements de 30 à 80 salariés non cloisonnés. Les salariés se plaignent du bruit ; Aucun téléphone à casque n’est prévu. Il faudrait des cloisons supplémentaires mais la direction refuse.

Que dire du manuel « 7 règles de vie » que nous a pondu ATOS en réponse aux « openspaces » surchargés ? Des règles de vie en communauté à respecter alors que la direction a elle-même dégradée nos conditions de travail, bravo !

Pas de poubelle individuelle :

Tous les salariés en réclament ! On doit se déplacer jusqu’au « Copy Point » le plus proche de l’endroit où l’on se trouve, parfois plusieurs fois, en fonction de ce qu’il faudra jeter ce qui multiplie les vas et viens et occasionne la gêne des collègues. Le tri est pseudo-sélectif car on ne différencie pas l’alimentaire et/ou biologique du reste à trier puis à jeter. Ne disposant plus de poubelles individuelles, vous garderez donc vos trognons de pomme et autres mouchoirs sales dans la poche ou sur le bureau. De plus en plus, on nous manage à l’américaine comme chez Mc Do où on vous apprend à débarrasser votre plateau et à jeter les restes à la poubelle. Sous des prétextes de normes HQE (Haute Qualité Environnementale), la direction fait ainsi des économies de ménage !

Pas assez de cabinet d’aisance pour les hommes :

De plus, les normes d’installations des sanitaires ne sont pas respectées. : Il manque des cabinets d’aisance et d’urinoirs en nombre suffisant pour les hommes car, selon le Code du Travail, il doit exister au moins un cabinet d’aisance et un urinoir pour 20 hommes ; Il manquerait donc 4 urinoirs et 4 cabinets d’aisance par étage. La direction ne veut rien faire et répond qu’il y a 216 cabines femmes et 108 cabines hommes et 108 urinoirs pour 4320 salariés mais sans préciser le ratio homme/femme qui est pourtant, respectivement, de 14 % et 86 % !

Des badges d’accès permettant la géolocalisation :

Ils permettraient la localisation en permanence des employés car équipés de tag RFID actif. La direction dément que ce système soit en place et prétend que le signal émis n’est pas nominatif. Pourtant les badges eux le sont bien ! Qui croire ? En tout cas, aucune enquête n’a été menée par les CHSCT à ce sujet.

Des restaurants d’entreprise surchargés :

Concernant les restaurants d’entreprise, la qualité de la nourriture est au rendez-vous. C’est d’ailleurs peut être le seul point positif du site avec les ascenseurs dignes d’un palace du sud-est asiatique. Avec deux restaurants contenants 500 places, bonjour les embouteillages à 12 h 30… Pendant ce temps, nos chers dirigeants déjeunent eux tranquillement à la brasserie ; Prix du menu : 25 € en moyenne.

SUD saisit les Prud’hommes :

Pour forcer la direction à agir, le DP SUD a engagé une procédure de droit d’alerte en juillet dernier. En réponse, la direction non seulement n’a pas engagé d’enquête comme le Code du Travail le lui oblige mais elle sous entend que le DP n’a pas les compétences en terme d’hygiène et de sécurité et que c’est au CHSCT de faire le nécessaire : C’est méconnaitre les attributions du DP en vertu de l’article L. 2313-1 du Code tu Travail.

Notre DP SUD a donc saisit le bureau de jugement du tribunal des Prud’hommes pour que celui-ci ordonne à la direction de mettre les locaux aux normes ; L’audience est prévue le 12 octobre s’il n’y a pas de renvoi à une autre date.

Comme l’Offshore ou le LEAN Management, le déménagement fait partie du programme de réduction des coûts de M. BRETON ; Il permet de faire des économies de baux mais ressemble fortement à un plan social déguisé…

Pour réduire la masse salariale, nos dirigeants inventent toutes sortes de procédés. Le résultat ? : Le coût de ces restructurations annihilera notre participation pendant des années et nos conditions de travail se dégradent pour favoriser les actionnaires : Nous ne voulons pas d’un immeuble HQE mais d’un immeuble HQH pour H(aute) Q(ualité) H(umaine).

Organisons-nous avec SUD pour une vraie contre-politique sociale !

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